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Théière en cuivre émaillé

Type de produit : Bibelots et Objets de vitrine

Chine, Canton. 18e siècle.
Théière en cuivre émaillé d’un décor de personnages en extérieur dans des cartouches sur fond de rinceaux noir rehaussés à l’or. 

Légers manques et éclats. 

Largeur : 10cm 

Hauteur : 17cm

253,75G

2800 euros - vendu

L’intérêt des amateurs d’arts pour les objets asiatiques et pour l’Extrême-Orient est antérieur au XVIIIe siècle. Dès la toute fin du XVIIe siècle, la manufacture royale de Beauvais tisse pour le duc du Maine une série de tapisseries prenant pour thème l’Histoire de l’empereur de Chine. Les auteurs des cartons ont pu nourrir leur imagination créatrice des objets importés d’Orient et des récits de voyage en Chine publiés à partir des années 1660, notamment par les ambassadeurs de la compagnie hollandaise des Indes orientales. C’est également l’époque où l’on peut croiser à Versailles des ambassadeurs venus du Siam (1684 et 1686) et des pères jésuites de retour de Chine.

Mais l’intérêt des amateurs d’art pour les objets orientaux connaît un engouement spectaculaire à partir de la Régence. L’ouverture du port de Canton aux navires européens à la fin des années 1690 conjugué au dynamisme commercial des Compagnies des Indes orientales, tant hollandaise que française, conduit à un afflux sur le marché européen d’objets chinois et japonais. L’exposition s’ouvre justement par une évocation de la diversité de ces objets revendus sur le marché parisien par les faïenciers et surtout par les marchands merciers dont certains faisaient régulièrement le voyage en Hollande ou entretenaient à Amsterdam des correspondants commerciaux. Agréablement exposés dans une scénographie qui évoque justement une boutique de luxe (boutique tout aussi « rêvée » que l’est la Chine de Boucher ; on sait en effet que celle de Gersaint, le plus connu des marchands merciers parisiens tenait plus du joyeux capharnaüm que d’un lieu clair et ordonné destiné à mettre en scène les objets proposés à la vente), le visiteur peut ainsi contempler paravents, papiers peints, albums, cabinets portatifs ou boîtes en laque, boules à parfum ou vases de porcelaine, statuettes, théières ou autres objets de curiosité (collier d’ambre, parapluie, cadenas, instrument de musique ou soulier de femme en soie brodée...). Tout comme pouvait l’être l’acheteur du XVIIIe siècle, le visiteur ne peut qu’être séduit par l’harmonie des formes, la beauté des matières et le délicat savoir-faire des artisans et artistes asiatiques. La diversité des objets proposés vise aussi à reconstituer la culture visuelle de Boucher qui fut un des plus grands collectionneurs d’objets asiatiques de son temps. Sa collection, qui fut dispersée en 1771 après sa mort et dont le catalogue réalisé pour l’occasion permet de connaître la richesse et la variété, comprenait plus de sept cent objets de formes, de couleurs et de matériaux très divers.

Olivier Jandot

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